ÉDITO : Quand la municipalité met la charrue avant les bœufs
"Mettre la charrue avant les bœufs". La majorité Astorg-Lardet semble filer cette métaphore agricole en adoptant des priorités qui interrogent sur leur ordre de pertinence et qui suscitent inéluctablement incompréhension, mécontentement et colère.
Un premier exemple criant de cette inversion de priorités réside dans la décision de végétaliser les cours d'école avant de les rénover, alors que l'état de délabrement de certains établissements est clairement inquiétant.
De manière similaire, le choix de privilégier la discussion fermée avec les groupes ou collectifs des réseaux sociaux pour discuter des questions cruciales, telles que l'avenir de la piscine des Marquisats, au lieu d'organiser une réunion publique ouverte à tous, soulève des préoccupations quant à la transparence des processus décisionnels. Plus grave encore, lors de ces échanges avec le collectif "Pour la piscine des Marquisats", un élu qui annonce un budget pour le lot gros œuvre, en amont de la commission d'appel d'offre concernant le lot, et au mépris des règles du droit de la commande publique.
Un autre exemple concernant le débat d'orientation budgétaire, avec le premier adjoint qui annonce un budget d'investissement de 84 MEUR, hors acquisitions foncières et report de l'année 2023, alors que le financement n'est pas encore assuré.
Et comment ne pas évoquer de nouveau la piétonisation hâtive de la poche du lac, sans un plan de transport alternatif solide en place, qui souligne une précipitation et l'absence de considération pour les commerçants dont certains ont récemment lancé un cri du cœur sur la pérennité de leur activité suite à cette décision non concertée.
En mettant la "charrue avant les bœufs", la municipalité actuelle risque donc de perdre le fil essentiel du dialogue ouvert et démocratique avec les Annéciennes et les Annéciens, dont elle se gargarise pourtant allègrement, avec le fameux, et désormais bien illusoire, "renouveau démocratique".