CONSEIL MUNICIPAL : entre biathlon et piétonisation, la majorité patine !
Lors du dernier conseil municipal du lundi 16 décembre 2024, des débats animés ont une nouvelle fois mis en lumière des choix stratégiques controversés et une gouvernance qui peine à convaincre au sein d'une majorité ASTORG-MULATIER-LARDET plus divisée que jamais. Nos élus Annecy Ensemble ont pris la parole à plusieurs reprises pour dénoncer un manque de concertation et des décisions parfois contraires aux intérêts des habitants.
La question des priorités budgétaires a cristallisé les tensions. La rénovation de l’hôtel de ville, a pris du retard en raison d’erreurs dans les demandes de subventions, avec en sus des informations erronées données en commission des finances par le premier adjoint, à propos du parapluie de protection qui devait être repris par le fournisseur pour 300 000 euros. Mais la réalité est tout autre : un prix pouvant aller jusqu'à 300 000 euros et selon les conditions de l'offre du prestataire, ce que n'a pas manqué de souligner Anthony GRANGER, qui a critiqué ces dysfonctionnements, estimant qu’ils illustrent un manque de rigueur dans la gestion des dossiers stratégiques, au détriment des habitants et des infrastructures. En ce sens, des projets essentiels comme la construction du gymnase Gordini sont repoussés, avec une majorité municipale qui s'obstine à concentrer les efforts sur des dépenses moins urgentes. Philippe CHAMOSSET a rappelé que ce report envoie un message négatif à notre jeunesse et aux associations sportives locales, qui manquent cruellement d’équipements adaptés. Le projet de reconstruction de la piscine des Marquisats en est un autre exemple, après le feu de paille du rachat de la piscine des Jeux Olympiques. Heureusement, l'aménagement du Haras a été sauvé par l'intervention financière du Conseil Départemental.
Le sujet de l’abandon du partenariat avec le Grand-Bornand pour la Coupe du Monde de biathlon a également été un point de discorde majeur, y compris au sein de la majorité, entre une adjointe au sports favorable à la poursuite du partenariat et la frange Oui Annecy farouchement opposée à cette possibilité . Cette décision, annoncée directement dans la presse, a été prise sans consultation préalable des commissions thématiques ou du conseil municipal. Anthony GRANGER a fermement dénoncé cette méthode, soulignant qu’elle envoie un signal négatif aux partenaires locaux et met en péril un événement emblématique pour la ville. Il a rappelé que le biathlon ne se limite pas à son rayonnement international mais constitue également un moteur économique et un moment fédérateur.
La sécurité publique a ensuite été un sujet de discussion centrale. Bien que les effectifs de la police municipale semblent avoir été légèrement augmentés (avec une confusion palpable au sein de la majorité sur les chiffres réels, qui tiennent en réalité compte des effectifs de brigade motorisée et environnement, et ne prennent pas en compte les départs, mais avec clairement un manque d'effectif pour une ville de 130 000 habitants maintenant, comme mis en avant par Christiane LAYDEVANT), les résultats restent insuffisants face à la hausse des incivilités dans certains quartiers.
La piétonisation du centre-ville continue, par ailleurs, de faire débat, notamment suite à l'annonce, non dénuée d'intérêt électoral en vue de 2026, de suspendre pour une année, la mise en œuvre des travaux de piétonisation et de végétalisation prévue en 2025. Si l’objectif de rendre le cœur de ville plus attractif est louable, les impacts économiques négatifs pour les commerçants sont bien réels, avec de nombreux acteurs ayant signalé des baisses importantes de chiffre d’affaires, indépendamment d'une conjoncture économique plutôt morose. Isabelle DIJEAU a plaidé pour une réouverture temporaire de certaines zones, afin de concilier attractivité urbaine et dynamisme économique.
Ce conseil municipal a enfin à nouveau mis en lumière un problème récurrent : le manque de transparence et de démocratie dans la gouvernance actuelle. De nombreuses décisions sont prises sans consultation des élus d’opposition ni des citoyens. Les commissions thématiques, pourtant essentielles, ne sont pas saisies sur les sujets majeurs, et les débats se déroulent souvent après que les décisions ont été publiquement annoncées. Les élus des minorités ont d'ailleurs été délibérément oubliés dans le dernier magazine municipal, et ne seront pas plus présents lors du prochain numéro, comme confirmé par le maire, et largement critiqué et regretté par l'ensemble de nos élus. Une certaine vision et un énième exemple du "renouveau démocratique" probablement !