ÉDITO : Avis de tempête budgétaire.
Réduire la voilure et changer de cap ?
En ce mois de décembre, comme pour les voiles des skippers du Vendée Globe, les vents soufflent fort sur les finances locales. Le Grand Annecy a été le premier à dégainer son projet de budget 2025 lors du dernier conseil communautaire, en affirmant qu'il n’échappera pas à la tempête. La ponction annoncée par l’État dans le cadre du projet de loi de finances – doublée d’une probable perte de TVA – viendrait creuser un trou budgétaire qui pourrait atteindre 6 millions d’euros l'an prochain.
Que faire face à cette situation ?
Cela pourrait clairement être une opportunité pour réduire la voilure, en essayant de s'attaquer aux dépenses de fonctionnement, en profitant de l'occasion pour scruter chaque ligne budgétaire avec les services, pour identifier les économies possibles. Sans dogmatisme ni populisme, et avec pour priorité absolue de ne pas affecter les services publics et les investissements essentiels.
En revanche, et comme justement rappelé par notre élue Christiane LAYDEVANT lors du dernier conseil communautaire, l'option à ne pas utiliser concerne une nouvelle augmentation de la fiscalité locale. Cet effort supplémentaire serait en effet difficilement acceptable pour des ménages et des entreprises déjà éprouvés par les hausses d'impôts successives tant au niveau municipal (taxes foncières en hausse de 40%) que communautaire (hausse du versement mobilité des entreprises de 1,2% à 1,6%), depuis 2020.
Plus globalement, ce contexte offre une opportunité pour le Grand Annecy de réfléchir à comment maintenir l’équilibre entre rigueur budgétaire et ambitions territoriales. La transparence et la pédagogie seront essentielles, car les choix à venir engageront bien plus qu’un mandat, à mesure que l'échéance électorale de 2026 se rapproche.
Si habituellement le calme revient toujours après la tempête, il n'est pas certain que cela soit le cas en matière de finances locales, alors que se profileront ensuite dans les prochaines semaines, les premières discussions budgétaires au niveau municipal. En effet, et à l'inverse du Grand Annecy et de la plupart des grandes villes, la ville d'Annecy est une fois de plus incapable de proposer un budget en décembre, et attendra la fin du printemps.