ÉDITO : Noël 2024 avant l'heure, 2026 en ligne de mire |
Après quatre ans d’inertie, et alors qu'aucun projet d'envergure ne sera livré pendant ce mandat (hormis probablement la rénovation des Haras, dont il faut quand même rappeler que le coût des travaux a été financé à plus de 50% par le département) la majorité ASTORG-LARDET se réveille brusquement, annonçant sortir le carnet de chèques pour une série de projets.
Le plus symbolique concerne le chantier de l’hôtel de ville, avec l'annonce surprise du lancement des travaux de rénovation pour janvier 2025 et une livraison espérée en février 2027. Alors que le recours déposé par l’association Annecy Patrimoine reste en suspens, la mairie semble vouloir faire fi de ces obstacles, assurant que le projet n'est pas juridiquement bloqué. Pourtant, les procédures d’appels d’offres, les recours légaux et les nombreuses étapes de validation administrative rendent la réalisation de ces travaux dans les délais annoncés plus qu’incertaine. Peut-on vraiment croire que le planning annoncé sera tenu par cette municipalité, au regard de la médiocre gestion des autres projets municipaux ? Et quid du financement pour un projet estimé à 30 MEUR ?
Autre exemple avec l'annonce surprise du déblocage d'un budget de 5 millions d’euros, alloués à la rénovation du Parc des Sports. Investir 2.5 MEUR prévus dans cette enveloppe pour la rénovation des auvents des deux tribunes d'un stade désuet et d'une autre époque est il assez ambitieux ou est-ce un gaspillage d'argent public ? Ne-faudrait-il pas plutôt dépenser du temps et de l'argent pour un projet de rénovation complète ou de nouveau stade, en s'asseyant à la même table que les clubs sportifs concernés, leurs partenaires, le Grand Annecy, le Département, la Région et l’État ? De même, le tartan de la piste d'athlétisme a dû subitement se dégrader au point de prévoir son remplacement, quand tout juste un an auparavant, Frank BESSE, dirigeant de l'Annecy Haute-Savoie Athlétisme déclarait que « démolir une installation existante en parfait état de fonctionnement n’est pas une solution » (l'Essor Savoyard du 07 septembre 2023).
Globalement il est légitime de se demander pourquoi ces initiatives et le saupoudrage d'argent public associé, qui auraient pu voir le jour plus tôt, arrivent-ils soudainement ?
La majorité actuelle, en insistant sur l’importance de ces projets, semble en réalité surtout préoccupée par la course contre la montre électorale, sans prendre en compte les impacts financiers à long terme sur la ville et ses habitants.. À moins de deux ans des municipales de 2026, il s'agit de prouver que des choses bougent enfin après quatre ans d'immobilisme. Ce calendrier présente de plus l'avantage de faire payer l'essentiel des travaux au cours du prochain mandat.
Avec le risque pour Annecy de se retrouver avec des projets mal ficelés ou retardés, alors que des fonds publics auront été engagés (tiens tiens cela ne vous rappelle rien aux Marquisats) ?
Plus qu’une gestion irresponsable, c’est une stratégie risquée qui pourrait encore une fois, et malheureusement, coûter cher aux Annéciens et à leur portefeuille.