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08 Feb
08Feb
URBANISME : rénovation de l'hôtel de ville, un coûteux chantier !


Le projet de reconstruction de l'hôtel de ville d'Annecy, ravagé par un incendie en novembre 2019, suscite toujours des interrogations quant à la gestion et au calendrier des travaux. Initialement, le démontage du parapluie protecteur, installé pour préserver le bâtiment des intempéries, était prévu en janvier 2025. Cependant, ce démontage a encore été reporté. A ce jour, il est bien difficile d’anticiper une date fiable de réouverture, initialement prévue pour 2024, et actuellement estimée à 2028.

Pendant près de 10 ans la ville aura donc eu à supporter des coûts de location, d’aménagement, d’entretien et de chauffage générés par l’indisponibilité des anciens bureaux et l’inflation sur les couts de reconstruction.

Parallèlement, un recours contentieux a été déposé par l'association Annecy Patrimoine en novembre 2023, contestant le permis de construire délivré pour la reconstruction. Le tribunal administratif de Grenoble a clôturé l'instruction de ce dossier en décembre 2024, mais aucune décision n'a encore été rendue. Malgré cette incertitude juridique, la municipalité a choisi de lancer les travaux, prenant ainsi un risque opérationnel et financier considérable. En cas d'annulation du permis, les travaux déjà engagés pourraient être remis en question, entraînant des coûts supplémentaires et des délais prolongés.

Au-delà de ces retards et risques juridiques, une autre critique majeure concerne le fait que le nouveau bâtiment, tel que prévu dans le projet, ne pourra pas accueillir autant de fonctionnaires que dans les anciens locaux. Les élus majoritaires actuels ont en effet jugé plus utile d’installer un « café associatif » plutôt que des bureaux supplémentaires afin de créer un « espace de partage, d’échange et d’expression citoyenne pour les habitants ». Ce type d'établissement n'a pas sa place dans une mairie, et cela signifie que des bâtiments supplémentaires devront être loués ou aménagés, pour héberger certains services administratifs, engendrant ainsi des coûts récurrents supplémentaires.

Enfin, il apparaît de plus en plus évident que ce projet lancé précipitamment répond à des enjeux électoraux en vue des élections municipales de mars 2026. L’équipe majoritaire actuelle semble vouloir afficher des avancées rapides pour masquer cinq années d'inaction. Ce choix sera un magnifique cadeau pour la prochaine équipe municipale qui devra payer la totalité des travaux mais aussi gérer les éventuels recours juridiques, et les ajustements imposés par ces décisions.

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